Ao pé da letra #69 (António Guerreiro) «Sobre roubos da linguagem e os seus efeitos | |
Pensar é inventar conceitos; restituir o rigor das palavras; retirar-lhes as cristalizações ideológicas e do senso comum e obrigá-las a abrir horizontes. Consideremos este exemplo: numa entrevista recente, o filósofo Boris Groys fazia o louvor da ‘estagnação’ como factor que tornava possível arranjar espaço seguro para reflectir e sonhar. Deste ponto de vista, o que é negativo é a ideologia do desenvolvimento e a corrida imparável a que ela obriga; a carástrofe não é a estagnação, mas que o mundo siga o seu curso. Hoje, hoje já não é preciso uma filosofia da história, como a do positivismo do século XIX, para acreditar que a estagnação é um mal. Bastam as leis da economia que nos regem. | E, no entanto, esta lógica implacável afigura-se um desastre de que todos estamos conscienters mas ninguém sabe como suspender. A operação salvífica tem de ser semântica e consistir numa restituição da linguagem de que fomos espoliados: a ‘crise’ deve ser resgatada do território da economia, onde se alojou quase em exclusivo, e ‘estagnação’, como mostra Boris Groys, pode ser a condição a que aspiramos. Mas, para isso, precisamos de reconquistar a palavra a quem a roubou.» António Guerreiro, «Ao pé da letra», Expresso-Actual, 7.11.2009. |
Ainda não começámos a pensar
We have yet to start thinking
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2 comentários:
Il y eut autour de 1960 quelques personnes qui jetèrent un regard différent sur le monde qui nous entourait, rendirent visibles des choses imperceptibles, sensibles des choses différentes, étranges des choses qui allaient de soi. Ces livres étaient des aventures intellectuelles, des poèmes d'un genre nouveau qu'il eût sans doute fallu étudier et méditer longtemps pour se préparer à en écrire d'autres, d'une autre sorte. Mais la vie intellectuelle ne mange pas d'un si maigre pain. Il lui faut une tâche pour l'époque, des mots d'ordre à la collectivité : nous savons maintenant, il faut apprendre, notre époque doit, la tâche des années à venir est de… Et les troupes se ralliaient aux mots d'ordre: apprendre à voire, apprendre à lire, poser la question de la question, interroger le questionnement, dévoiler, déconstruire, démystifier, décontextualiser, etc., etc., ce fut la vie intellectuelle à la puissance n.
Nous savons tout cela – et que cela ne prouve rien. Les mauvais bergers n'égarent que les moutons, et nul n'est tenu d'être mouton. S'égare celui qui a peur de se conduire et croit que c'est là qu'il faut aller. Nul n'est obligé de transformer une aventure intellectuelle – fût-ce la sienne – en agence de voyages. J'entends dire que l'on revient, depuis quelque temps, aux valeurs sûres : la morale, la liberté, le droit, la justice... Je ne me réjouis pas tant que d'autres de ce nouveau tour de la vie intellectuelle.
Ces mots ont besoin d'être aimés, donc raréfiés. Le jour où ils sont nécessaires, mieux vaut ne pas les retrouver usés, démonétisés, cancérisés par leur prolifération. Aussi ne suis-je pas rassuré de ce sérieux instituteur qui se mêle aujourd'hui à l'ordinaire dissipation de la vie intellectuelle. J'y vois la menace d'une double démonétisation. Je peux me tromper. Mais pour ces mots dont l'amour fait effet, je me fie davantage à ceux qui, par figure, en font l'usage rare et le prix plus élevé. Il est sain que la vie intellectuelle bavarde autant qu'elle veut. Ce bavardage est respectable. Il n'y a pas de liberté sans lui. Mais justement il doit se respecter suffisamment pour ne pas se donner pour plus qu'il n'est, pour ne pas vouloir être la voix de la liberté, ou bien de la justice ou de la vérité. Celles-là n'ont pas de voix, mais des figures dont la garde demande un peu moins de bruit. Je souhaite à la vie intellectuelle des années à venir d'avoir meilleure opinion de sa frivolité.
Cf. Jacques Rancière, «Y a-t-il des évènements de la vie intellectuelle?»
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